Emprunter après 60 ans en faisant un Crédit immobilier
Le coût élevé de l’assurance-emprunteur pour les seniors, peut rendre impossible l’accès à un crédit immobilier, mais des solutions existent.
Les seniors ont aussi des projets immobiliers, mais l’obtention d’un prêt immobilier est plus difficile et son coût est plombé par le poids de l’assurance-emprunteur.
A qui s’adresser?
Il existe deux solutions pour trouver une assurance-emprunteur liée au crédit immobilier . La première est proposée d’office par la banque prêteuse qui dispose d’une assurance groupe.
« Ces barèmes sont raisonnables car ils mutualisent le risque en couvrant un ensemble de population d’une classe d’âge », affirme Benoît Gommard, directeur réseaux de BNP Paribas Cardif France.
L’autre possibilité consiste à dénicher un contrat chez un assureur. « C’est surtout utile pour les profils à risques », commente Serge Harroch, fondateur d’Euclide Financement.
Les compagnies proposent des couvertures individuelles avec une prime calculée selon les caractéristiques du futur assuré. C’est ce que l’on appelle la délégation d’assurance. Grâce à l’évolution de la réglementation, cette couverture extérieure est aujourd’hui acceptée par toutes les banques.
Pour trouver une offre en phase avec ses besoins, rien n’empêche de prospecter en « solo », mais le plus rapide, et le plus simple, sera de faire appel à un courtier en prêts immobiliers, qui, en plus d’être habitué à chasser le meilleur taux d’intérêt, sélectionne en parallèle les assurances-emprunteur les plus adaptées et les moins coûteuses.
Quel est l’âge limite de souscription et de fin de garantie?
« Dans leur contrat groupe, les banques de réseau limitent généralement la souscription à 65 ans avec une fin de remboursement à 70 ans », indique Amina Walter, directrice du développement et des partenariats chez LeLynx.fr. Et si l’âge d’entrée du senior correspond aux profils des assurances collectives, il arrive que certaines pathologies dont il souffre soient exclues des garanties.
En revanche, chez les assureurs, on joue volontiers les prolongations et la souplesse. Il est possible de dénicher une couverture (MetLife, Swiss Life, April) accessibles jusqu’à 85 ans avec un remboursement du prêt possible jusqu’à 90 ans.
« Concrètement cela signifie que l’on peut souscrire à 70 ans un crédit sur vingt ans », indique Christophe Vanhuyse, directeur du développement assurance de Swiss Life.
À 90 ans, c’est l’âge juqu’auquel il est toujours possible de rembourser un crédit; on peut donc encore à 70 ans souscrire un crédit sur 20 ans.
Quels sont les risques couverts?
Une assurance-emprunteur traditionnelle comprend plusieurs risques : le décès, l’invalidité, la perte d’autonomie et l’incapacité de travail. « Au-delà de 65 ans et notamment lorsque l’on n’exerce plus d’activité professionnelle, une bonne partie de ces couvertures sont superflues. Il faut se limiter au décès seul », conseille Christophe Vanhuyse. « Néanmoins, si le retraité exerce des sports extrêmes (plongée sous-marine, pilote d’avion) ou réside dans un pays à risques, il faudra qu’il pense à se couvrir pour cela », rappelle Amina Walter.
Le montant emprunté influe-t-il sur le niveau de la prime?
« Oui, il joue sur le calcul de la prime au même titre que l’âge à la souscription et l’état de santé. C’est le croisement de ces trois éléments qui participe au calcul de la cotisation », répond Rénald Lair, directeur commercial exécutif de MetLife France. Certains assureurs prévoient toutefois des procédures d’adhésion simplifiées pour des crédits inférieurs à 150.000 euros.
Quels sont les questionnaires de santé à remplir?
Pour des montants inférieurs à 150.000 euros, 200.000 euros voire 400.000 euros – tout dépend des établissements -, un senior remplira un questionnaire simplifié d’une dizaine d’items. Si une quelconque pathologie (cardiaque, hypertension, diabète) ou particularité (fumeur, surpoids) est évoquée dans les réponses, il accédera automatiquement à la deuxième voire à la troisième étape. « Quand on est senior, il est rare d’échapper à des formalités médicales poussées », commente Roger Mainguy, directeur général d’April Santé Prévoyance.
Il faudra alors renseigner un questionnaire beaucoup plus complet avec son médecin traitant. La compagnie pourra exiger la réalisation d’une batterie d’examens complémentaires. « On a besoin de savoir si la maladie est ancienne ou récente, s’il existe un suivi ou un traitement en cours », explique Rénald Laire. « Ces démarches médicales prennent du temps, souvent plusieurs semaines, surtout si l’on a des problèmes de santé. Il convient donc d’anticiper cette phase de recherche avant même de trouver le prêt », commente Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi.
Quel est le coût de cette assurance ?
Pour un senior de moins de 65 ans, sans problèmes particuliers, cela tourne autour de 0,65 % du capital restant dû dans les banques et avoisine 0,45 % en délégation (voir illustration).
Dès le moindre pépin de santé déclaré, des majorations s’appliquent et « la prime peut augmenter de 25 % à 300 % par rapport au tarif de base », reconnaît Roger Mainguy.
Il arrive parfois, que le le coût de cette couverture s’avère aussi cher que le taux du crédit. Pour un couple, une des solutions c’est ne couvrir que le plus jeune ou le plus en forme des deux, une autre possibilité, c’est de réaliser un habile dosage entre les deux têtes… (lesechos)